buzzuck Membre-Asso-R1Team


Inscrit le: 06 Juin 2007 Messages: 1514 Localisation: Prunay en Yvelines 78
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Posté le: 20 06 2011 19:32 Sujet du message: CR de ma 1ère course 600 Promosport à Magny-Cours |
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Préambule : Ça commence mal ...
Pour participer à cette course, il me faut au moins un R6 modèle 2008. C'est donc mon fidèle Rrrrrh qui est mis à contribution (oui, oui, personne ne rigole ...), mais le hic, c'est qu'on habite à 850 bornes l'un de l'autre et qu'on ne trouve pas de convoyeur pour remonter la moto sur Magny Cours. Heureusement, notre vénéré team manager, Alain Duchosal, qui sur un coup de fil, se dévoue à cette tâche, mais ne restera pas ce we. Il me livrera la moto sur remorque jeudi soir, après que Rrrrrh l'ai déposé à Montpellier. Quel trafic !
Autre chat noir, les pneus Dunlop commandés fin mai ......... ne sont pas disponibles . Je me débrouille pour qu'on me prête un avant et je me fendrai d'un arrière au camion, à 173 euros le bout !!!!
C'est parti
Arrivé jeudi après-midi, je retrouve Franckymotul et notre jeune pilote Christophe De Sousa Marques et nous installons la base vie et prenons possession de notre box. Alain arrive comme promis vers 22H30 avec la moto. Bon, ben, c'est une ancienne du team Proboost, et il y en a 3 identiques inscrites en permanent et qui envoient du lourd. Je vais faire tâche là-dessus. Une bonne nuit, demain il y a 2 séances d'essais libres.
Vendredi : C'est quoi ce tréteau !
C'est parti ce matin pour 20 mn de découverte de cette balle de guerre. Ah oui, je vous ai pas dit : kit cartouche Ohlins complet, Delcamp à l'arrière, radiateur additionnel, shifter, bref presque tout n'est pas homologué pour le promosport. Je vais devoir mécaniquer sévère pour passer le contrôle technique, et j'adore ça
Je pars, et là la moto guidonne partout, et surtout dans la ligne droite des stands, en remontant vers Adelaïde, et le pire, c'est la descente du lycée : fond de 5, avec le guidon qui vibre dans tous les sens. Bref, j'arrive à faire un modeste 56, mais surtout, c'est que je n'ai plus de bras au bout de 3 tours, alors que sur ma moto, j'enquille des relais d' 1h15 sans sourciller. La moto est très, très, très physique.
Je reprends à 15h, donc on va démonter tout ce qui est interdit, en utilisant les pièces de ma moto. Sauf la fourche, où on trouve une astuce pour masquer les bouchons Ohlins. Chut! La moto redescend dimanche soir vers le sud dans le semi de Proboost (merci à Peter Polesso ) et je n'aurai pas le temps de refaire une impasse de fourche, en plus des jantes, démule, plaquettes de frein, radiateur. Donc je préfère être conservateur et n'envisage cette impasse seulement en cas de refus du CT. Entre temps, je croise Eric Delcamp et lui explique mes problèmes. La fourche est beaucoup trop dure. Donc j'assouplis tout et je pars pour ma seconde séance. L'alphano part en sucette et je roule sans chrono embarqué. Je me dépouille comme un malade. C'est sûr, ça a du descendre. Je reviens au box, et là catastrophe, j'ai roulé en 2 mn, et 2 tours en 58. Je suis anéanti. Je cours chercher de l'info auprès des préparateurs suspension sur place, et tout le monde me confirme, que pour mon niveau, ce kit fourche est un handicap. Il faut rouler en 48-47 pour que cela commence à fonctionner. Pfiou, ça, ça va pas être possible, j'ai roulé 53 régule, il y a un mois. J'appelle Rrrrrrh, et je repasse la fourche aux réglages standards avec une compression un peu plus libre. Je passe le CT sans problème. Demain, c'est qualif, on ne traine pas trop tard.
Samedi : Tout fout le camp !
Le soleil est là pour le réveil, mais les nuages lointains semblent menaçants. La moto est en chauffe, la conso d'essence a été faite la veille et je pars pour 9 tours chrono, c'est court. Le ciel est tout noir. Tour de lancement, puis gaz, un tour en 2'00, puis un second où les commissaires nous présentent le drapeau blanc à croix de st andré. Ouille, quelques gouttes sur la visière mais je suis dans la roue de Drummers au 180 et ça tient, jusqu'à ce qu'il perde l'avant juste à quelques cms de ma roue avant à la sortie. Je continue à toc et charge la montée d'Imola, prends les freins après la ligne blanche, et là, je fais dans mon slip, je glisse tout droit de l'avant. Ca y est, la piste est humide. Je me rattrape comme je peux et remonte vers le chateau d'eau, et là drapeau jaune et drapeau catalan avec 4 ou 5 motos à terre. Je coupe tout et rentre vers les stands sous un torrent de pluie. Voilà une séance qualif de 2 tours ! Tout le monde rentre et seuls quelques courageux passent les pluies pour continuer à s'entrainer. Inutile pour ma part de prendre des risques, de toute façon personne ne pourra améliorer. Le second groupe de qualification roule sous la pluie, et le meilleur temps sera de 2'04. Je suis donc 26ème sur 74 au général
Les éclaircies alterneront avec les averses, et comme le vent est assez soutenu, la piste arrive à sécher en 20 mn. C'est l'enfer, la pit-lane se transforme en un grand bal de changement de pneus. On se croirait en endurance ! Francky fera sa séance en 1000 sous la pluie quand Christophe fera la sienne sur le sec. Dingue !
Allez, on va déjeuner. On se prend encore une drache et là, j'ai bien l'impression que je vais rouler sous la pluie. Je fonce donc au camion pour acheter un train de pluie et insiste pour le faire monter au plus vite, vu que ça coûte 2 bras, et que je suis à 30 mn de la pré-grille. Je cours au box démonter les roues. Finalement, un mécano de Francky (eh oui, pour une course de vitesse, je suis venu seul, grave erreur) viens m'aider et s'occupe de la roue avant pendant que je m'habille, et là, y a tout une bande motos qui remonte la pit-lane, je sors et regarde le défilé en pensant que c'est la promo découverte, et un pote me dit : "Mais qu'est-ce que tu fous, c'est à toi !!!!". Je prends mon casque, mes gants, et je vois que la roue arrière n'est pas changée. Tant pis, j'y vais : pluie à l'avant et sec derrière. JE me présente en pré-grille et j'apprends que l'horaire a été avancé de 15 mn. Yo !!!! Je partirai donc dernier sans le tour de formation. Et la pluie qui s'intensifie ! Je m'élance derrière la meute et prends ma position sur la grille. C'est simple : derjo ! Feux rouges, vert et gaz. Ca patine sévère. Je reste prudent dans Estoril, mais je ramarre le troupeau sur Adélaïde. Quelques glisses un peu partout, mais ça y est j'ai débranché. Je passe la ligne et j'accélère vers le grand gauche, l'avant m'engage super bien, je suis au neutre et j'angle, et pfffffff, l'arrière qui se fait la malle, l'équerre m'éjecte mais je ne lâche pas les guidons, je retombe par miracle sur le réservoir, ce qui redresse la moto et me voilà qui rentre dans le bac à gravier à une vitesse folle. Là, j'ai frôlé la correctionnelle. Mais ce n'est pas fini, j'écrase le frein arrière mais ce bac immense quand on est à pied, est bien court, et je me dirige à fond sur le mur de pneus. Je pense à ce pauvre Rrrrrrh et je saute donc de la moto. Et merde, je lui ai encore planté sa meule. Je suis dégouté. Je me relève, soulève la moto et cherche les casses. A priori pas grand chose, mais elle est couverte de boue, tout comme moi : une petite sortie en MX. La moto redémarre et je préfère rentrer par les voies de sécu. En chemin, je prendrai le camion dans lequel il y a déjà Guillaume Napoléone, alors qu'il était 2. Dépose au contrôle technique pour vérification, et c'est bon je peux partir estimer les dégâts. En fait, la moto n'a rien, si ce n'est quelques rayures sur les stickers ASD et l'embout du pot. Ouf, j'ai évité le BBQ J'appelle Rrrrrrh pour le prévenir, et je perçois dans sa voix le petit rictus d'angoisse. Normal, mais il semble habitué ou résigné. En tout cas je le rassure sur la bonne santé de son brélon.
Voilà l'engin sorti du bac :
5 kgs de graviers :
Un bon nettoyage, et voilà l'engin de guerre prêt à en découdre demain :
Avec ce petit tour et puis s'en va, je serai en 27ème position de la consolante demain matin. Seuls les 4 premiers seront repêchés, mais je sais que ce ne sera pas possible. L'après-midi s’achèvera toujours avec cette alternance pluie/soleil. Allez, là un petit apéro et un BBQ digne de ce nom pour fêter cette mémorable journée de Promosport pendant laquelle j'aurai seulement bouclé 3 tours. L'investissement est rentable.
Dimanche : Ça compense !
Allez, on se lève sous le soleil et la météo n'annonce pas de pluie. De toute façon, j'ai pris la décision de ne pas rouler s'il pleut. L'avertissement d'hier m'a suffit. Ce coup-ci, je ne fais pas avoir, je vais consulter les horaires au tableau et pas de changement sur le planning, sauf pour les 1000, où la consolante est avancée de 15 mn. Les chauffantes sont en route et je ne fais pas l'essence puisque je devais faire 17 tours hier (2 de formation/chauffe et 15 de course), et comme je n'en ai fait que 2, normalement il me reste assez pour boucler les 12 tours de course. Je pars en pré-grille, c'est bon, la course aura lieu sur le sec. Tour de formation, puis de chauffe et il va falloir y aller. Je suis en 27ème position, et à ma gauche, il y a Napoléone. Je me dis qu'il va faire un super trou et je vais tenter de prendre sa roue pour le départ. Feux rouge, vert, gaz. Je foire mon départ et Napoléone me déboule comme une balle, je me mets sur sa ligne et là dans l'entrée du gauche, il traverse tout à toc. Je ne peux pas, c'est suicidaire. Il prend au moins 18 places quand je me retrouve avant-avant dernier. Je préfère préserver la moto, mais bon c'est aussi la course et je commence à attaquer ma remontée. Je remonte un à un mes concurrents et je me fais plaisir à me battre et à doubler. La moto est toujours aussi physique, mais tant pis. Je remonte jusqu'à la 12ème place et le groupe précédant a encore une bonne ligne droite d'avance alors qu'il ne reste que 2 tours. Et là, je commence à avoir des coupures, je suis limite en essence. Arrghh, je me retourne et j'ai pas d'avance sur mon poursuivant. Pourvu que ça tienne. Je rallierai finalement le drapeau à damiers avec quelques coupures, mais je termine 12.
Finalement, je sauve ce week-end en m'étant bien battu avec cette moto et en prenant du plaisir à doubler. Je n'améliore pas mes chronos, et je reste sur la déception de ne pas avoir pu être qualifié en A, alors que c'était à ma portée. Je reviendrai sûrement.
Je remercie tout particulièrement Arno pour sa confiance et je lui renouvelle toute mon amitié, ainsi qu'à Alain. Sans ces amis, je n'aurai pas pu vivre cette expérience. Merci du fond du cœur.
Quelques infos sur Franck qui s'est qualifié directement en finale A en 1000 grâce à sa dextérité sous la pluie, mais qui sur le séchant ne pourra lutter face aux missiles et finira dernier. Quant à Christophe, malgré de supers chronos (50 régule sur le sec), il aura été victime des conditions météo, et n'ayant qu'un seul jeu de jantes, il fera sa 1/2 finale en pneus secs sur le mouillé-séchant, et ne pourra éviter la consolante, dans laquelle il terminera 6 alors qu'il pouvait largement prétendre à la finale A. _________________ Retraité du Team Play Bike #99
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